Dédiée à saint Martin, l'église de Peujard est constituée d’un bas-côté au nord et une nef qui est composée de quatre travées terminées par un chevet droit. Toute l’église est voûtée et les contreforts retombent sur un faisceau de trois colonnes à demi-engagées et peu saillantes sur un pilastre plat. Léo Drouyn indique que le clocher carré s’élève sur la coupole et qu’il est roman jusqu’à une certaine hauteur.
La coupole est supportée par des arcs ogivaux, et séparée des pendentifs par un cordon orné de billettes. Le clocher est fortifié avec des créneaux et des échauguettes.
L’église a subi une restauration poussée des sculptures romanes de la façade occidentale. Le portail, d’inspiration saintongeaise, est encadré de deux contreforts avec voussures et surmonté de quatre arcades aveugles. Il est surmonté d’une arcature à décor de chevrons.
Vers la fin du XIIe siècle après avoir établi la façade actuelle, ornée d’un portail à archivolte et d’une arcature, on entreprend de voûter la nef. La troisième travée a été couverte d’une coupole sur pendentifs. Les autres travées ont reçu un voûtement en berceau brisé.
Au XIVe siècle, le chevet roman est supprimé au profit d’un vaste chevet plat voûté d’ogives. Au XVIe siècle enfin, l’église est agrandie par l’adjonction de trois travées couvertes par des voûtes quadripartites. Au XVIIIe siècle, les fonds baptismaux sont refaits, un retable baroque orne le maître-autel, l’église est carrelée. Le bourdon est mis en place en 1874.
La peinture à l’huile représentant « Le baptême du Christ » a été peinte au XVIIIe siècle. Ce tableau et l’église sont classés Monuments Historiques.
Quant aux curés de Peujard, ils desservaient également la paroisse de Virsac qui était annexée. De l’église de Peujard dépendaient des prieurés dont celui de Virsac.
Au Moyen-Âge, on était obligé de « réconcilier les églises » à cause par exemple d’un meurtre qui avait été commis dans le lieu sacré pendant une bataille contre les troupes ennemies. On ne procédait pas à cette cérémonie pour cause d’effusion de sang seulement, on réconciliait aussi un cimetière lorsqu’on y avait enterré un excommunié. C’est ce qui arriva en 1341 à St Romain la Virvée, en 1355 à Guîtres car les Français y avaient mis leurs munitions.
L’église de Peujard (de Podio-Ysaini) fut profanée au XIVe siècle et la réconciliation eut lieu la même année.
Avril 2020