Vous êtes sûrement allé au cinéma le Magic, qui était situé rue Mondenard. Mais vous êtes vous demandé qu'elle était l'histoire de la grande maison, juste en face ?
L'ARHAL vous donne quelques éléments de cette histoire publiée dans un de nos "Bulletins".
Possession du chevalier Aimon de La Motte en 1274, c’était une maison forte détenue en franc-alleu, c’est-à-dire qui ne dépendait d’aucun seigneur suzerain, si ce n’est le roi. Cette suzeraineté fut très souvent contestée par les seigneurs du Cubzaguais.
Du XIIIe siècle à la fin de la guerre de Cent ans, les seigneurs de La Motte furent des militaires associés à de puissantes familles comme les d’Albret ou les Montferrand. Les Montferrand vendent en 1524 les terres du Cubzaguais, comprenant 18 paroisses et la châtellenie, à Clinet de Lannes, seigneur de la maison noble du Bouilh.
En août 1453, le nouveau seigneur de La Motte, Claude de Chézau, demande pardon à Charles VII pour sa fidélité aux Anglais durant la guerre de Cent Ans. À partir du XVIe siècle, La Motte passe par alliance dans la famille Ségur des Francs. François de Ségur, seigneur de La Motte et de Fourens en Entre-Deux-Mers, épousa damoiselle Anne de La Mothe de Cambes, qui devint dame de deux La Motte différents ! Leur fille Jacquette meurt jeune et sans descendance. Sa date de naissance fut falsifiée sur les registres afin de la déshériter et cela entraîna un procès qui dura 75 ans.
La seigneurie de La Motte fut cédée pour solde de tout compte à François Artus Lecomte de Latresne, après avoir été la propriété des familles de Vacquey, Mérignac et Pontac. Olive Lecomte, sa fille, hérita de la terre et épousa Charles Duhamel. Les Duhamel furent, comme les Lecomte, conseillers du roi et président à mortier au Parlement de Bordeaux. La petite-fille de Charles, Jeanne Thérèze Duhamel vendit en 1742 La Motte, encore « maison forte entourée de murailles et de fossés ».
Les Peychers en furent propriétaires jusqu’à 1794, et après avoir transformé l’ancienne maison forte en la maison actuelle, ils la vendirent à François Maillucheau.
La chapelle Sainte-Anne, dont on retrouve une rue, dépendait de La Motte et fut vendue comme bien national en 1793.
Au XIXe siècle, La Motte appartint successivement aux Maillucheau, puis aux Morange. Sa dénomination de “château La Motte“ ne date que de la fin du XIXe siècle, époque où Camille Morange transforma les terres en vignoble.
© Texte de Jacques Besson / Bulletin de l'ARHAL n°9 / Juin 2009