Tous les Cubzaguais ont entendu parler ou fréquentent la ZAC du Parc d’Aquitaine et ses commerces. Mais connaissez-vous l’histoire de ce lieu ?
Autrefois, la forêt de la Garosse fournissait du bois aux habitants infortunés. Après la Révolution, la Garosse devient un terrain de chasse.
En 1896, une partie des terres est aménagée en terrain de course de chevaux. La Société hippique de Saint-André-de-Cubzac est fondée le 29 juillet 1904. Elle a pour but l’amélioration de la race chevaline, les courses de chevaux et l’encouragement à l’amélioration du cheval dans la région. Le premier président en fut le docteur Rémy Moure.
En 1911, pour répondre au développement du tourisme aérien, ce terrain au nord de Saint-André-de-Cubzac entre le chemin de fer de l’État et la bifurcation des deux grandes routes venant de Blaye et de Cavignac est repéré. Annonce et confirmation par le délégué de l’Association Générale Aéronautique de Saint-André-de-Cubzac, le Docteur Louis Charron.
Dès 1912, la Société hippique prêta la parcelle en attendant l’aménagement d’un aérodrome militaire. Le terrain d’atterrissage de Saint-André fut un des nombreux destinés à renforcer l’aéronautique militaire. Saint-André-de-Cubzac fut le premier terrain militaire de la Gironde. Pour aider à sa réalisation, les communes d’Aubie-et-Espessas donnèrent le hangar, Saint-André 500 francs, Saint-Gervais 100 francs, Cubzac-les-Ponts 100 francs et la population apporta son obole pour l’exécution de l’ouvrage, avec les encouragements de l’Aéro-club de Bordeaux.
Le terrain d’atterrissage est livré aux autorités militaires en août 1913 et le dimanche 21 septembre 1913 a lieu sur l’aérodrome de la Garosse, la remise officielle du hangar militaire au ministre de la Guerre. Cette cérémonie est organisée en lien avec la Société Aéronautique de la commune : 15 aéroplanes des escadrilles de Versailles et du camp de Chalons revenant des grandes manœuvres sont présents. Les Cubzaguais ont eu le plaisir d’assister à plusieurs envolées et atterrissages superbes exécutés, entre autres, par le lieutenant Bouché et le sapeur Blagnon.
La population fait une réception enthousiaste aux aviateurs. On assiste au défilé de plusieurs sociétés de gymnastique, de la préparation militaire et de la fanfare, avec remise du drapeau à la Société de préparation militaire de Saint-André-de-Cubzac.
Le soir, la municipalité organise un banquet en l’honneur des aviateurs.
En 1914, Saint-André-de-Cubzac est mentionné sur la carte des stations d’atterrissages pour l’aviation militaire. Cet aérodrome fut donc utilisé dans un but militaire, mais aussi par des civils.
En 1931, le Conseil municipal entérina la désaffectation du camp qui ne répondait plus aux besoins de l’aviation « moderne ». L’aérodrome disparaît à la fin de l’année 1932. Il resta longtemps un hangar qui fut repris par la société hippique.
L’hippodrome prospéra plusieurs années avant de laisser place à un élevage de chevaux dans les années 1970 jusqu’au début des années 1990. Richard William Denéchère, entraîneur et jockey de sulky réputé fut le dernier propriétaire du champ de courses. Cinquante-cinq chevaux de son haras s’entraînaient sur la piste de la Garosse à Saint-André.
Aujourd'hui, l'aérodrome et l'hippodrome n'existent plus et à leur emplacement a été construit le Parc d'Aquitaine avec le Bricomarché, les nombreux commerces et le cinéma Villa Monciné.
© Texte de Christophe Meynard / ARHAL / Juillet 2022