Dans le quartier de l’église, deux souvenirs rappellent le passage du Commandant Jacques-Yves Cousteau :
- une plaque sur sa maison natale
- et une rue baptisée à son nom.
Mais la présence de sa famille est beaucoup plus ancienne.
Située 83 rue Nationale, face à la rue de l’Official (qui fut débaptisée pour donner le nom du Commandant Cousteau), la maison natale du Commandant Cousteau a une histoire bien intéressante.
Au début du XIXe siècle, la maison appartenait à la famille Bellouard. Cette famille vendéenne est arrivée à Saint-André par mariage avec une Cubzaguaise, une demoiselle Gagnerot, fille de boulanger. Le fils va tenir une droguerie au n°83 de la rue Nationale et le petit-fils, Léopold Bellouard, va reprendre le commerce. Parallèlement, il va devenir maire de Saint-André-de-Cubzac de 1860 à 1865.
En 1883, les Bellouard vendent la maison à Ronan Duranthon (1851-1924). Après des études à la faculté de pharmacie de Bordeaux couronnées par un doctorat en 1875, Ronan Duranthon décide de s’établir dans sa ville natale et profite de cette vente pour transformer la droguerie en pharmacie. Il aménage un petit laboratoire dans l’arrière-boutique.
À cette époque où les laboratoires pharmaceutiques n’existaient pas, il sait préparer des potions pour soigner les petites affections et donner des conseils médicaux. Ronan laisse la pharmacie à son fils Joël, qui assura avec dévouement son métier durant une trentaine d’années.
Au moment de la retraite, en 1952, il vend la pharmacie à M. et Mme Laffont. L’ancienne pharmacie accueille depuis 2017 une agence d’assurances. À noter que les deux familles Bellouard et Duranthon sont parentes par le mariage des parents de Jacques-Yves Cousteau. En effet, Elizabeth Duranthon, la fille du pharmacien, épouse en 1904 Daniel Cousteau, le fils du notaire. Ce dernier n’est d’autre que l’arrière-arrière-petit-fils du droguiste vendéen qui s’est installé à Saint-André !
Pendant la guerre de 1914-1918, Jacques-Yves Cousteau et son frère rejoignent Saint-André et habitent dans la maison des Duranthon, retrouvent leurs cousins et découvrent le fief familial. Mais aussi le bruit des militaires défilant dans la rue Nationale ou les blessés venant chercher des soins auprès du grand-père pharmacien.
C’est avec l’aide de produits chimiques « empruntés » dans la pharmacie de son oncle Joël que Jacques-Yves réalise en 1924 son premier film à l’occasion du mariage de son cousin.
Sources : « Les familles de Pierre Duranthon et d’Antoine Cousteau. Des lignées de Saint-André-de-Cubzac »,
Bulletin de l’ARHAL n°15-16, 2016.
© Texte de Christophe Meynard / ARHAL / Juillet 2022