Difficile de reconnaître ce bâtiment qui n’existe plus depuis l’effondrement de la façade en 1996.
En 1851, l’abbé Justin-Barthélémy Cluzan dirigeait une petite école primaire qu’il décida de transformer en collège. L’archevêque de Bordeaux, Mgr Donnet, cherchait depuis quelque temps un supérieur capable de faire prospérer l’établissement.
En 1860, le chanoine Arnaud Arnaudin est donc chargé de développer la petite école libre de Saint-André. Grâce à lui l’établissement bénéficie de notables embellissements, aujourd’hui disparus (chapelle, parc, berceaux de verdure, fontaines, piscine, système de distribution d’eau perfectionné, remarquable pour l’époque) et fait construire des bâtiments spacieux.
Plus de 250 élèves de la ville et des environs fréquentèrent chaque année, pendant quarante ans, ce premier collège catholique de la Gironde baptisé Sainte-Marie.
En 1903, le collège est nationalisé.
Le chanoine Jean Ménard est remplacé par le chanoine Élie Charrier qui, en désaccord avec le Receveur des Domaines, ferme l’établissement en 1907.
En 1911, l’École Normale d’Instituteurs de la Gironde s’y installe, avant que la Grande Guerre ne transforme le bâtiment en hôpital militaire de 300 lits. L’École Normale s’y réinstalle de 1918 à 1939 et de nombreuses promotions d’instituteurs publics en sortent, après avoir acquis une sérieuse formation pédagogique.
De nouveau hôpital militaire en 1939-1940, l’ancien Collège-École Normale subit, de juin 1940 à mai 1944, l’occupation allemande.
Début des années 1950, la municipalité de Saint-André achète le bâtiment, passablement dégradé par le passage des militaires, pour en faire, après d’importantes réparations, le Centre primaire scolaire de la ville, puis le collège.
Après la reconstruction de l’ensemble immobilier au début des années 2000, les bâtiments accueillent désormais les lycées professionnel et général Philippe Cousteau.
Seuls, l’ancienne perception et les deux piliers devant le lycée ont survécu à la rénovation du site.
Ce sont les deniers témoins de cette époque.
© Texte de Christophe Meynard / ARHAL / Juillet 2022