Qui se souvient encore de ce poète connu et reconnu, tombé aujourd'hui dans l'oubli ?
Paul Gautier est né en 1872 à Saint-André-de- Cubzac. Les Gautier ont donné plusieurs élus aux communes d’Aubie et de Virsac. Il grandit dans une maison située à Virsac, juste à l'entrée du village de Saint-Antoine.
Épris dès ses années de collège de littérature et de poésie, il occupe durant de longues années ses loisirs par la culture des belles-lettres. Orateur élégant (il était avocat), il fut aussi un poète délicat.
En 1904 parut « Au fil du rêve ». Le succès du livre est immédiat. Le tout Bordeaux sent qu’est né un poète. Ses sonnets, son poème sur Arcachon, son ode au colonel de Chadois et beaucoup d’autres pièces diverses ont eu dans les milieux littéraires bordelais un grand succès. Officier d’Académie, chevalier de la Légion d’honneur, il était aussi président de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux.
Très attaché au Cubzaguais, il participa à l’inauguration de la statue « les Gourmandes » de Raoul Larche en 1914 et il était l’avocat de sa commune natale.
Quelques jours après un voyage, un mal imprévu le terrassa le 3 septembre 1919. La mort l’enlevait en pleine force, en plein épanouissement du talent. Il s’en allait brusquement, arraché à son rêve, à cet amour de l’idéal, sous ses formes diverses, qu’il célébrait dans ses poésies en un perpétuel cantique à la beauté.
« Le bassin d’Arcachon » publié dans "Au fil du rêve"
« Coupe que la marée emplit d’un vin amer,
Vase aux bords sinueux des dunes où la mer
Vient dormir, et tandis qu’elle dort sur les grèves
Dans l’écume de l’eau fait moutonner ses rêves ;
Liquide diamant clos en la châsse d’or
De la plage au changeant et mobile décor,
Le Bassin, sous le ciel où le goéland rôde,
Étale à l’infini sa flaque d’émeraude.
Plus loin, dans le brouillard qui flotte sur les eaux,
Voici le cap, le phare et l’Île des Oiseaux.
Et, plus loin, par-delà le cap, l’île et le phare,
Au milieu des embruns que la tempête effare,
La bouée enchaînée après l’ultime berge
Au seuil de l’Océan et qu’on nomme Flamberge. »
Biographie : Association historique du Cubzaguais (ARHAL)